Le PSV. (06/12/2005)

Le psv, j'en avais entendu parler mais je ne savais pas vraiment ce que c'était et j'étais vraiment impatient de le savoir.
En effet, un jour, revenant de Spa, on s'est retrouvé dans une purée de pois pas possible et j'étais vraiment, mais vraiment pas à mon aise sachant que les sapins étaient vraiment pas loin et qu'o ne voyait pas plus loin que le pare-brise.
J'avais déjà vu la belle capette qu'on me mettrait quand j'en ferai, mais à part ça,prrr, c'était flou.
Aujourd'hui, c'est le grand jour,la météo est parfaite (traduisez: il fait dégueu) donc l'heure de psv aura lieu.
J'ai hâte de ressentir les illusions sensorielles dont on parle dans le cours de limites humaines.

On décolle, on prend le cap vers Thuin(l'un des points de sortie de la zone contrôlée de Charleroi) Une fois arrivés sur place, il me propose de mettre la belle casquette de PSV



Pour ne pouvoir voir que les instruments...
Alors on commence doucement, il m'explique le le principe qui est :
" Regarder l'horizon artificiel, regarder l'altitude, regarder l'horizon artificiel, regarder le gyro, regarder l'horizon artificiel, regarder les tours/minute, regarder l'horizon artificiel, etc..."
Première étape et ça paraît simple mais au début ça ne l'est pas vraiment : la ligne droite. Rester à la même altitude et garder le même cap.
Seconde étape : les virages. D'abord des petits virages pour que je n'ai pas d'illusions sensorielles et ensuite des demi-tours ou des tours entiers et étrangement je ne ressens rien de bizarre.
Après quelques virages, trouvant cela trop simple il me cache l'horizon artificiel avec un petit capuchon. LE truc dont il fallait tout le temps se servir, il me l'enlève!!!

Il me dit qu'il faudra que je me débrouille avec le turn and bank (l'instrument qui sert à voir quel est le taux de virage) l'altimètre et le gyro.
Et là, là, j'ai vu ce qu'étaient les illusions sensorielles ! Je me suis rendu compte que la seule chose qui m'en protégeait c'était l'horizon artificiel...
On fait un demi-tour, j'arrive plus ou moins à le faire comme il faut et une fois que je dois arrêter de tourner et reprendre la ligne droite pas moyen...je continue à tourner, et j'ai beau me dire qu'il faut que j'y arrive, pas moyen, je me bats contre moi-même et les effets de mon oreille interne (je suppose que vous avez déjà fait le truc du bâton, où vous collez votre front sur un manche à ballet et vous tournez autour très vite,où simplement tourner sur vous très vite assez longtemps et après essayer de marcher droit. Eh bien c'est plus ou moins le même effet mais en avion c'est pas mal impressionnant) Juste après il me dit:"ok maintenant tourne dans l'autre sens"
Je me bats pour tourner à l'opposé alors que j'arrivais déjà pas à aller droit, je le regarde et lui dis:
"hé ben j'aurais jamais cru que ça allait être aussi dur juste pour tourner"
Et là il me répond calmement:"Heuuuu, en fait là tu ne tournes pas encore, tu es juste en ligne droite..."
Bref, il faut vraiment s'y faire et faire une totale confiance aux instruments ce qui est assez difficile vu que jusqu'à maintenant tout au long de ma vie, je ne m'étais fié d'abord qu'à mon corps..
C'est comme si on vous disait lorsque vous tombez en avant, vas-y tends tes bras en arrière et penche la tête vers l'avant, tes instruments te le disent et ils ont raison...C'est très dur au début
Une fois cette "peur" surmontée, on retourne au bercail, on se pose gentillement et on se relaxe.
Rarement une heure de vol m'avait autant fatigué, visiblement, selon mon instructeur, c'est normal parce que tu ne peux relâcher ton attention une seconde..

Vivement la prochaine heure de PSV!!!